Un dispositif innovant pour l’insertion des jeunes en rupture

Comment faire pour amener les jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi, ni en étude, et qui cumulent les problématiques sociales, liées au logement, administratives, d’accès aux soins ou encore d’addiction… à pousser la porte d’une Missions locales pour entamer des démarches d’insertion vers l’emploi ?

C’est à cet enjeu que CARE, le dispositif qu’a créé Pagode doit répondre. L’objectif ? Que les bénéficiaires signent un Contrat d’engagement jeune (CEJ) avec la Mission locale de leur secteur. Ce contrat, en vigueur depuis le 1er mars 2022, propose aux jeunes éloignés des institutions, un accompagnement individuel et intensif pour une entrée plus rapide et durable dans l’emploi. Il remplace l’ancienne Garantie jeunes. D’une durée de 15 à 20h par semaine, il donne droit à une allocation allant de 200 à 520 euros par mois en fonction de la situation du bénéficiaire.

Pour cela, Pagode a mis en place trois modalités d’intervention : aller vers, accompagner individuellement et faire participer à des actions collectives.

Aller à la rencontre des jeunes

Il s’agit de se rendre sur les lieux où les jeunes se trouvent, quand ils occupent l’espace public ou bien là où ils vivent. Cette démarche est menée par l’équipe composée de deux éducateurs et d’un infirmier dans le but de créer d’abord du lien, une première relation. Parfois, ils ont repéré ces jeunes au cours de leur travail de rue, mais le plus souvent ils reçoivent un signalement d’un partenaire ou d’un élu d’une petite commune du département.

Lever les freins

Une fois ce premier lien établi, se met alors en place un accompagnement individuel pour travailler à supprimer ce qui entrave l’insertion professionnelle.
Cet accompagnement vise à aider le jeune dans ses démarches administratives, à ouvrir un compte bancaire, à prendre rendez-vous avec le SIAO* pour faire une demande de logement ou encore à rencontrer des associations de lutte contre l’illettrisme quand c’est nécessaire. La question de l’accès aux soins est également au cœur de la démarche, notamment pour les publics qui ont des conduites addictives. L’objectif est, que très rapidement, cet accompagnement individuel soit co-construit avec la Mission locale du territoire où vit le jeune pour qu’il puisse signer un CEJ. Cela implique un travail de partenariat quasiment dès le départ avec la Mission locale.

Le collectif pour retrouver confiance

Le troisième volet de CARE, c’est la proposition d’actions collectives portées soit par les éducateurs et/ou l’infirmier de l’équipe, soit en commun les Missions locales.
Ces actions collectives peuvent être des chantiers bénévoles proposant aux jeunes d’aller distribuer de l’eau à des personnes isolées pendant les périodes de canicule par exemple. Il peut s’agir de chantiers citoyens comme nettoyer les bords de Loire… en fonction des partenariats qui sont créés avec les communes ou les associations.
Ce peut être également des ateliers collectifs autour du « prendre soin de soi », de l’hygiène, de la question esthétique, de comment on se présente à un entretien professionnel.

Ces actions collectives redonnent non seulement confiance au jeune qui y participe mais comptent aussi dans son quota d’heures à faire pour garantir son contrat d’engagement jeune quand il est signé.

110 jeunes vont bénéficier de ce programme sur les deux ans à venir pour reprendre la route d’insertion professionnelle durable.